Contournement Est : Lettre à des amis démocrates.

Lettre à des amis démocrates qui voient le contournement Est comme une nécessité.

Hier Yves m’a écrit à ce sujet, voici un extrait :

« Je sais bien que vous êtes très sensible à l'aménagement du plateau de Boos, mais je ne partage pas votre avis sur le contournement Est de Rouen. Quelle que soit l'évolution future des transports (je souhaite bien sûr une réduction des transports par camions !), le fait de ne pas relier l'A28 et l'A13 est tout-à-fait regrettable, car il soumet l'agglomération à un trafic trop intense pour encore de longues années. »

Après Paris-Normandie, c’est Le Bulletin de l’Arrondissement de Rouen (Bulletin de Darnétal » qui doute de l’avenir du projet.

Le titre de l’article « Dix raisons pour que le Contournement Est n’aboutisse jamais »

1) Le coût et incertitude de l’engagement de l’état.
Où il est évoqué que l’on ne sait pas ce que l’état serait prêt à mettre dans le projet.

2) La difficile faisabilité des choses.
Où il est question des aménagements lourds, viaducs, tunnels, ponts…

3) L’absence manifeste de la volonté politique gouvernementale.
Où il est relaté la manière dont Jean-Louis Borloo écoute d’une oreille polie les pro-Contournement, mais répond dans le vague.

4) La fausse unanimité politique locale.
Où il est rappelé qu’une unanimité est relative quand les Verts sont totalement contre, et que le MoDem ne veut pas du projet tel qu’il est.

5) Les réticences particulières de certaines municipalités.
Où il est expliqué que tous les maires sont pour le contournement, mais certains n’en veulent pas sur le territoire de leur commune.

6) Le débat écologique et la grenello-compatibilité.
Où il est conseillé aux élus, qui ne veulent plus de camions dans l’agglo, de relire le chapitre III du texte de loi issu du Grenelle : « pour le transport des marchandises, le développement du transport fluvial, ferroviaire(…) revêt un caractère prioritaire »

7) La zone Natura 2000.
Où passe le tracé du contournement.

8) Des contraintes administratives de plus en plus lourdes.
Où l’on souligne qu’entre grenello-compatible et Schéma National des Infrastructures de Transport ce n’est pas gagné.

9) Le contournement Est ne garantit pas la fluidité du trafic intra-urbain.
Où l’on pointe les chiffres de circulation. Sous 15 ans, ce projet ferait passer le trafic du Pont Mathilde de 68 000 véhicules/jour à … 65 000 !

10) La perspective de contentieux juridiques.
Où il est fait état des actions en justice, venant des assos de riverains, des groupes politiques, et d’autres, qui ne manqueront pas en cas validation administrative du projet.

Voilà un état des lieux qui a le mérite d’être clair. Pour compléter, des élus locaux, que j’ai interrogés, m’ont dit être pour le Contournement Est, mais avoué qu’à leur yeux qu’il arrivera trop tard, qu’il sera obsolète avant même sa mise en service.

A l’heure actuelle ce projet sans avenir entraîne :

- Une agitation politique stérile des élus qui veulent faire croire aux électeurs qu’ils agissent et défendent leurs intérêts. Les discours, les lettres aux ministres, les visites au Préfet, les délégations à Paris, sont autant de productions inutiles de CO2.

- Un gel des terres, rendant parfois hypothétique l’avenir de certaines exploitations agricoles.

- Une moins value sur des biens immobiliers, tant que le projet existe il y a moins value, tant qu’il n’est pas mis en œuvre il n’y a pas d’indemnité.

- Une mise entre parenthèses d’investissements économiques et structurels. « On fera quand le contournement sera fait »

- L’absence de réflexion et d’investissements sur les alternatives à la solution « Contournement ».

Être pour ou contre le contournement Est n’est, probablement, plus vraiment d’actualité. Alors je serai d’accord avec Claude T. « Il faut qu’enfin une décision soit prise car cela stérilise la matière grise et les financements. Depuis des années l’Agglo de Rouen réserve des crédits dans l’hypothèse de réalisation de ce projet. Il faut enfin se décider ! »

Ou, si vous préférez, soyons réalistes, retroussons nous les manches et inventons une alternative durable.