Sarkozy et Morin, liés par un cadavre en commun ?

Publié le par Renaud

Certains ont pu s’étonner de voir Hervé Morin recevoir en 2007 le poste Ministre de la Défense.

Bien sur, Hervé Morin ne se cachait pas, depuis son passage au cabinet de François Léotard, qu’il voulait ce poste.

Mais qu’apportait donc Hervé Morin, et son « Nouveau Centre » à Nicolas Sarkozy ?

Une satisfaction de mettre Bayrou en difficulté ? C’est possible.

Un soutien parlementaire ? En avait-il besoin ?

Et si une affaire de rétro-comminsions était à la base des largesses de Nicolas Sarkozy ?

 

Ok, bon allez, disons que ce n’est pas trop cher, va pour le ministère de la défense.

Mais pourquoi avoir laissé tant de places au Nouveau Centre dans les listes aux régionales ?

Pourquoi risquer le mécontentement légitime des militants et des élus UMP pour des gens dont l’électorat ne dépasse guère 2% ?

 

Cette question je l’ai entendu aussi bien dans la bouche de militants du MoDem que de militants de l’UMP. Car si on ne tracte pas pour les mêmes projets, on se parle (enfin, sauf avec les militants d’un parti d’extrême droite). Il suffit de regarder l’ambiance le dimanche matin place St Marc à Rouen.

 

Voilà longtemps que le presse française parle d’un probable financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur , grâce à des « rétro-commissions » provenant de la vente de sous-marins au Pakistan.

 

Mais, au fait, qui sont les gens forcement impliqués dans cette vente ?

Le Premier Ministre, Edouard Balladur

Le cabinet du Ministre de la Défense François Léotard

Le cabinet du Ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé

Le ministre du Budget, Nicolas Sarkozy.

 

Et, justement que dit Monsieur Léotard ?

 

France Info

François Léotard a par ailleurs précisé que le ministère du Budget, occupé en 1994 par Nicolas Sarkozy, "avait un représentant à chaque réunion" consacrée à ce contrat de vente de sous-marins au Pakistan. Il a également assuré qu’il avait laissé ses collaborateurs s’occuper des négociations autour de ce contrat, citant Renaud Donnedieu de Vabres et Hervé Morin.

 

L’express

Lors de son audition par la mission parlementaire en décembre 2009, François Léotard a fait le lien entre l'attentat de Karachi et l'arrêt des commissions. Il désigne aussi Hervé Morin parmi les personnes chargées de traiter avec les intermédiaires.

 


Voilà des petits cadavres dont le secret mérite bien des petites contreparties.

Politique fiction ? Peut-être, mais quel intérêt aurait François Léotard à mentir, il ne brigue aucun ministère.

 

Donc, l'ancien grand argentier et porte parole d’Edouard Balladur, Nicolas Sarkozy, choisit Hervé Morin comme ministre de la défense, alors que Morin est impliqué dans l’affaire des "sous sous" des sous-marins.

Et quand le torchon brûle entre Sarko et Morin, quel nouveau ministre est nommé ? Alain Juppé, qui lui aussi a forcement été mêlé à ce dossier.

 

Alors, si on ne peut affirmer que les égards de Nicolas Sarkozy envers Hervé Morin sont en raison de ces "cadavres dans le placard" qu'ils partagent en commun, on peut néanmoins, légitimement, avoir d'énormes doutes.

 

 

 PS :

 

Il est amusant de noter qu’Hervé Morin a déjà récemment tenter de détourner l’attention de sa personne, sur ce dossier. C’était 5 jours après son éviction du gouvernement.

 

Le Monde.fr (19 novembre 2010)

Interrogé sur France Info à propos des rétrocommissions liées à la vente des sous-marins au Pakistan, soupçonnées d'avoir financé la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, Hervé Morin a souligné que François Bayrou était à l'époque "secrétaire général de l'UDF (…), la principale formation politique qui soutenait Edouard Balladur".

 

A l’époque de la vente, François Bayrou était Ministre de l’Education. Mais peut-être pensait-il en réalité au Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (recherche=Technologie), François Fillon , qui avait lui aussi choisi le clan Balladur, et qui, conjointement au Ministre de la Défense, détient les clefs des pièces encore classées Secret Défense sur ce dossier.

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