Et si Hortefeux était le prochain sacrifié

Publié le par Renaud

 Il se passe de drôles de choses en ce moment au gouvernement.

 

«Généralement, vous savez ce qu’il y a avec ‘pagaille’, c’est 'pagaille indescriptible'. Vous voyez, précisément, là on décrit la réalité de la situation et ça démontre qu’il n’y a pas de pagaille»

Brice Hortefeux, en voulant tâcler les journalistes, qui sont pour lui bon à faire du bruit, mais incapable de comprendre « sa » réalité, donc « la » réalité, dit un énorme bétise. Du coup il reporte la responsabilité sur Météo-France, et explique qu’il n’y a eu qu’un millier de « naufragés » de la route. (en fait il y a eu qu’un millier de personne qui ont pu trouver refuge dans les lieux d’hébergement ouverts par son ministère, mais un endroit comme Vélizy a vu 8000 personnes coincées par la neige et dormir dans des magasins, des usines ou dans leur voiture)

Sans surprise Fillon le suit et défend son ministre de l’intérieur.

La surprise vient du grand ami de Brice, Nicolas Sarkozy, qui contredit publiquement Hortefeux et Fillon.

 

Seulement Hortefeux semble vouloir faire rapidement progresser son compteur à connerie, sans doute car il est très en retard par rapport à Frédéric Lefébvre.

 

L’affaire des sept policiers condamnés à des peines de prison ferme par le tribunal de Bobigny va être la démonstration que le système Sarkozy a fait beaucoup de dégâts et que Brice Hortefeux ne pourra pas se sortir du bourbier.

Depuis quelques années, la Sarkozie repose sur le principe du mauvais étranger, des mauvais habitants de banlieue, et des pauvres policiers qui sont pourtant de si braves gens. Du coup certains policiers se prennent pour des super-héros.

 

Dans le cas du procès de Bobigny, les 7 policiers « étaient accusés d'avoir imputé les blessures d'un de leurs collègues survenues le 9 septembre à Aulnay-sous-Bois, près de Paris, à une tierce personne qu'ils poursuivaient. Ces blessures résultaient en fait d'une collision avec une autre voiture de police. Trois des policiers ont ensuite de plus frappé à terre l'homme qu'ils poursuivaient et tous ont relaté une fausse version en rédigeant un faux procès-verbal. » Ce qui veut dire que des représentants de la force publique, assermentés, ont menti pour couvrir une bévue. Plus grave, ce faisant ils se sont déchargés de leur responsabilité sur un tiers, lui faisant risquer la réclusion à perpétuité.

 

Acte un

200 policiers viennent immédiatement manifester devant le tribunal, en uniforme et toutes sirènes hurlantes. Il ne comprennent pas comment ont peu condamné leur collègue à que des délinquant récidivistes peuvent être condamné à des travaux d’intérêt général. En fait les policiers ont oublié qu’être assermenté était une grave responsabilité. Ils ont oublié leur honneur.

 

Acte deux

Le Préfet de police (Christian Lambert) qui se déplace sur les lieux pour exprimer sa solidarité avec les policiers condamnés et critiquer implicitement une décision de justice. Décidément encore un qui a oublier son devoir.

 

Acte trois

Brice Hortefeux s’en prend non pas aux policiers dont il a la responsabilité, mais dit "Sans naturellement méconnaître la nature des faits qui ont été reprochés aux policiers, ce jugement peut légitimement apparaître, aux yeux des forces de sécurité, comme disproportionné" Il commente donc lui aussi une décision de justice.

Comme le fait remarquer Rachida Dati (UMP), ex-ministre de la Justice, sur RTL : "Le problème n'est pas pas de savoir s'il (M. Hortefeux) a eu raison ou s'il a eu tort. Simplement, la décision n'est pas définitive (en raison de l'appel du parquet), donc elle n'a pas à être commentée".

 

Acte quatre

Fillon lache Hortefeux et déclare que les faits reprochés aux policiers étaient «injustifiables» que «l'honneur de la police» exigeait «un comportement exemplaire» et que «Le respect dû à la justice est un des fondements de l'État»

 

C’est la seconde fois en quelques jours que le ministre de l’intérieur est lâché par ses « amis »

 

Mais Brice Hortefeux ne s’est-il pas grillé lors du remaniement ministériel ?

 

Il avait soutenu Boorlo comme premier ministrable, hors c’est Fillon qui sorti très renforcé de ce « bras de fer ». Hortefeux était le protégé de Sarkozy, et Sarkozy a cédé devant Fillon.

 

En choisissant Michel Mercier, centriste et Chevalier du Saint-Sépulcre, on constate que François Fillon a mit un humaniste à la tête du ministère de la justice. Les valeurs défendues par Hotefeux et Mercier sont donc diamétralement opposées.

Le commentaire de Rachida Dati en dit long sur le sujet. "Lorsque j'étais garde des Sceaux et que Michèle Alliot-Marie était ministre de l'Intérieur nous n'avions pas ce genre de choses. Je n'ai pas eu à devoir soutenir un peu plus les magistrats ou Michèle Alliot-Marie à soutenir les policiers parce que nous nous parlions beaucoup et on travaillait main dans la main".

 

François Fillon ne pouvait sans doute pas imposer à Nicolas Sarkozy le sacrifice direct de Brice Hortefeux, en raison des informations que ce derniers détient sur les cadavres cachés dans les placards. C’est donc un lente agonie qui attend Brice Hortefeux. Il s’est pris pour Charles Pasqua, sans en avoir les réseaux maffieux, tant pis pour lui, mais les Français ne le regretteront pas.

Publié dans UMP - gouvernement ...

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