Le bruit sourd d'un pays qu'on enchaîne

Publié le par Renaud

Le ministre de la défense Hervé Morin a assuré, mercredi 7 juillet, sur RMC que le général Vincent Desportes serait sanctionné pour l'interview qu'il a accordée au Monde daté du 2 juillet sur la stratégie américaine en Afghanistan : « Il sera sanctionné. Le général Desportes est soumis à une obligation de réserve. Son devoir de réserve lui impose de ne pas manquer de discernement. Il a manqué de discernement », a indiqué M. Morin. (LeMonde.fr)

Le président du Nouveau Centre et ministre de la Défense, Hervé Morin, est lui aussi monté au créneau, déplorant ce mercredi qu'Eric Woerth soit «chaque jour calomnié à partir de rumeurs». «Ce qui se fait sur [lui], c'est une tyrannie», a-t-il affirmé sur RMC et BFM-TV (20minutes.fr)

Fini de courber l'échine face aux révélations quasi-quotidienne de Mediapart, la majorité a décidé de réagir. Mardi soir sur TF1, Eric Woerth s'est présenté comme un homme en colère et combatif. Et désormais, le site indépendant fondé par Edwy Plenel est dans le viseur de l'UMP. «Ce fameux site qui me rappelle une certaine presse des années 30», a lancé ce mercredi matin Christian Estrosi sur France info, faisant référence au fascisme qui traversait de nombreux écrits à l'époque. (20minutes.fr)

Guillon et Porte virés de France Inter, mais largement soutenus(libération.fr)

 

Démocrate de Boos :

Le chef de l’état est garant de notre Liberté ? en tout cas celle de l’opinion et celle de la presse sont en train d’agoniser dans notre pays. Les politiques, qui ont suivit Nicolas Sarkozy, ne pouvant plus tenir un discours « défendable », en sont à museler ceux qui veulent dénoncer les incompétences.

Entre un ministre, M. Morin, nommé pour sa capacité à nuire à François Bayrou, et un général, qui tient ses responsabilités probablement pour sa compétence, je me demande qui est sensé avoir du discernement sur la stratégie militaire.

Quand un ministre, M. Estrosi fait le parallèle entre la presse et le fascisme, il est tellement perdu dans ses contradictions, qu’il ne se rend pas compte que c’est les fascistes qui, comme le fait en ce moment le gouvernement et le parti majoritaires, veulent toujours interdire une presse qui n’est pas à leur botte.

Le président de la république s’est fait élire avec le soutien hyperactif de ses amis propriétaires des « grands » média. Ce faisant il a créé un trou, celui des média libres de l’influence du pouvoir. Dans ce trou, une autre forme de média a vu le jour. Ces « nouveaux » média, où les « rédacteurs » sont en grande partie non soumis à une relecture destinée à vérifier qu’il n’est pas porté atteinte aux « amis », ont une réactivité telle, que la plus par des tentatives du pouvoir de calfeutrer les brèches sont trop tardives et vouées à l’échec. Si on rasait toutes les branches de la Sarkozy risquant la noyade médiatique, comme on veut raser les maisons inondables de la cote atlantique, le gouvernement et une parti de la tête de l’UMP et du Nouveau Centre seraient éradiqués.

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Affaire Woerth-Bettencourt: L'UMP met en procès Mediapart (20minutes.fr)

Hortefeux dénonce le laxisme de la justice Pas gêné, le ministre de l'Intérieur condamné le 4 juin pour injure raciale - présumé innocent en attendant l'appel - a critiqué la justice trop laxiste à son goût, qui casse «le travail des forces de sécurité»: «La chaîne s'interrompt souvent après l'interpellation. Encore faut-il que les délinquants arrêtés soient condamnés et punis et purgent leur peine.» (Libération.fr)

Accusé à tort : des hommes enfermés pour rien dès le 7 juillet sur M6 Dès ce soir, mercredi 7 juillet 2010, M6 propose son nouveau magazine estival Accusé à tort présenté par Nathalie Renoux . Chaque mercredi à 22h30, l'histoire d'une erreur judiciaire, d'un homme arbitrairement enfermé vous sera contée, dans l'espoir que cela n'arrive plus. Regardez ! Henri-Jean Jacomet, Guy Mauvillain, Didier Delporte, Roland Agret , Sean Hodgson, Fabrice Andre, Pascal Labarre, André Karre,... voilà des hommes parmi d'autres sur qui le couperet de la justice est tombé arbitrairement et à tort. (Premiere.fr)

 

Démocrate de Boos :

Il est intéressant de voir, que quand les médias ne sont plus un relais de la bonne parole du pouvoir, celui ci, outragé, se tourne vers ce qui lui reste, le judiciaire. Depuis son accession à la présidence, Nicolas Sarkozy, en prévision de la situation actuelle, n’a cessé de renforcer la main mise du pouvoir sur la justice. Pendant longtemps des hommes ont cru que la justice pouvait être la réponse aux différents qui les opposaient, et une réponse équitable face à la délinquance. La mise en place de ministres de l’intérieur bravache, portés sur les grandes phrases et la provocation, a entraîné une dérive judiciaire grave, il faut faire du chiffre. On ne dénonce pas ce qui est grave, mais ce qui fait mousser le ministre, et l’on condamne non pas pour punir les responsables mais pour montrer que l’on a sévit.

L’instrumentalisation d’une partie de la justice par le pouvoir fait partie des grandes dérives fascistes que certains ministres attribuent à la presse. Jamais un président n’a déposé autant de plainte pour « outrage », et jamais un gouvernement n’a tenu des propos aussi outrageant envers sa population et ses relais d’opinion. Après un galop d’essai avec des procès contre ses opposants, dont l’affaire De Villepin a été le point d’orgue, la Sarkozy, comme je l’avais annoncé il y a plus d’un an, s’attaque aux médias.

On va encore m’accuser, comme lorsque j’ai parlé de l’étape "affaire Villepin" comme d’un test, de vouloir faire un parallèle entre une histoire passé et la gestion du pays comme aujourd’hui. Pourtant, après les média, la cible logique c’est le parlement, hors justement une partie des parlementaires UMP gronde…

Publié dans UMP - gouvernement ...

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